Développer son entreprise au Sénégal

Développer son entreprise au Sénégal est un projet de longue haleine. Il y a au départ plusieurs choix fondamentaux à faire, puis une compétence essentielle à acquérir.


Choix numéro 1 : un métier par raison ou par passion ?

Un entrepreneur que je connais au Sénégal et qui connaît une très belle réussite a fait une analyse stratégique poussée avant de décider d’investir dans la restauration rapide à petit prix. Il n’y connaissait rien, mais il a trouvé des moyens de se former rapidement. Pari payant, grâce à la dynamique démographique et économique actuelle.

L’une des plus belle entreprise de l’audit au Sénégal a été fondée il y a moins de 20 ans par une personne qui avait roulé sa bosse dans le métier pendant plus de 15 auparavant. Il s’est adossé à une belle franchise qui n’était pas encore présente. Il en est maintenant à sa cinquième filiale créée dans la sous-région. Chapeau bas.

L’un de mes amis a créé un “search fund”, c’est-à-dire qu’il a levé un peu d’argent pour financer la recherche d’une entreprise à racheter. Il prévoit d’en lever davantage prochainement pour la développer. C’est probablement une approche payante, qui évite à l’entrepreneur de passer par la phase initiale de lancement durant laquelle le risque est très élevé. Affaire à suivre.

À Beautiful Soul, nous avons choisi un métier par passion. Pari risqué : au départ de l’activité, la taille du marché locale était marginale et la maturité des clients sur le sujet très faible. En même temps, après avoir pas mal roulé notre bosse, mon associée et moi n’envisagions pas de faire autre chose.

Choix numéro 2 : le mode de financement. Plusieurs options s’offrent à vous :

  1. Une levée d’argent sous forme de capital : cela peut vous permettre d’aller plus vite si vous êtes déjà sur de bons rails. L’un de nos clients - fintech panafricaine - a choisi cette voie avec succès, en levant un dernier “round” de 15 millions de dollars. Attention cependant : le niveau de pression mis par les investisseurs monte rapidement dès lors que les chiffres délivrés ne sont pas ceux promis au départ.

  2. Une levée d’argent sous forme de prêts : si vous avez des biens à mettre en garantie, pourquoi pas, mais assurez vous que votre business puisse réellement générer la trésorerie nécessaire pour rembourser les traites (immobilier, etc.) Aussi, la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide (DER) semble proposer des prêts dans des conditions avantageuses.

  3. Un financement sur fonds propres : c’est plus lent, mais cela vous laisse le temps de tester plusieurs approches sans n’avoir promis rien à personne. Vous vous sentirez plus libres de changer et, surtout, vous dormirez tranquille. C’est l’option que nous avons choisie à Beautiful Soul

  4. Une autre alternative, c’est le “FFF” (family, friends and fools) c’est-à-dire des investisseurs amateurs… Ils ne sauront pas forcément vous mettre autant de pression que des investisseurs professionnels. De nombreux de taxis de Dakar sont financés de cette manière, et affichent fièrement “merci maman”. Après, les repas de famille risquent d’être un peu tendus si le projet ne marche pas.

Choix numéro 3 : formel ou informel ?

Question saugrenue à priori, mais pas tant que cela si l’on sait que 97 % des entreprises au Sénégal évoluent dans l’informel.

L’un de mes amis entrepreneurs qui a connu les deux situations m’indiquait que dans l’informel, vous finissiez par payer autant de taxes (ou assimilés), mais de manière moins prévisible et plus “fluide”.

C’est sans doute d’abord une question de valeurs personnelles et de niveau de formation. Lorsque je vois la complexité administrative liée à la gestion d’une entreprise au Sénégal comparée au niveau de formation de la population, cela ne m’étonne pas de voir autant d’informel.

Une compétence essentielle

En plus de la compétence de trouver du business - qui s’applique dans n’importe quel pays - la compétence essentielle pour réussir au Sénégal est la gestion des hommes & femmes.



Trouver des talents au Sénégal

Tous les entrepreneurs que je connais - sans exception aucune - me disent que trouver des ressources-humaine constitue un véritable casse-tête.

En effet, les profils à fort potentiel trouvent facilement des jobs dans des institutions connues de tous ; Nations Unies (27 agences à Dakar), bailleurs (certaines ambassades payent très bien les cadres locaux), Sonatel (un package conçu pour fidéliser).

Or, la plupart des professionnels au Sénégal ont une pression énorme pour aider financièrement les membres de leur entourage personnel. Pas étonnant que dans ce contexte, ils choisissent la sécurité offerte par ces organisations bien établies.

En résumé, vous allez probablement avoir une équipe de personnes plutôt jeunes et motivées mais pas forcément bien formées. Votre capacité à les accompagner sera LE levier essentiel de votre développement. Et pour cela, à Beautiful Soul, nous pouvons vous aider ;-)